A 24 : le projet a été enterré

Ingediend op juni 11th, 2009 door bartcaron

Comines-Warneton manifestation symbolique

José Bové et des écolos wallons, flamands et français ont “ mis en terre ” le dossier…
“Pour une fois, un enterrement constitue un vrai signe d’espoir ” : ces paroles, c’est le célèbre écologiste français José Bové qui les a prononcées. Cela se passait dimanche au pont du Badou à Warneton, lors de “ l’enterrement symbolique ” du projet de l’autoroute A24 qui devait aboutir à cet endroit. Une manif qui s’est déroulée dans une joyeuse ambiance.
L’endroit était hautement symbolique : le pont du Badou, enjambant la Lys, entre Warneton et Frelinghien-Houplines (F). C’est là, sur la RN 58 que les Français prévoyaient de faire aboutir cette nouvelle autoroute A24 dont le tracé reliait Amiens à la Belgique.
Lancé voici quelques années, ce projet avait bien vite provoqué l’ire générale, principalement celle des écologistes des deux côtés de la frontière. Les années ont passé et le projet a sombré.

Dimanche matin, à huit jours des élections européennes, les écolos français, flamands et wallons ont voulu marquer le coup et “ enterrer ” le dossier une fois pour toutes.
Quelque 80 personnes, drapeaux et calicots verts en main, se sont rassemblées autour de José Bové (tête de liste Europe Ecologie dans le Sud-Ouest), Hélène Flautre (tête de liste EE dans le Nord-Ouest), Marie-Christine Lefebvre (Tournai, candidate écolo aux européennes), Sylvie Dupont (Ecolo, Warneton), Bart Caron (Groen, Courtrai), Robert Wark (Groen, Wervik) etc.

Complètement inutile
Allure décontractée, pipe en bouche, José Bové souriait : “Il s’agissait d’un projet complètement inutile et aberrant. Et contraire au grenelle de l’environnement. Dans ce dossier A24, aujourd’hui, les délais légaux sont écoulés. S’il ressort un jour, c’est un scandale !
Pour une fois, un enterrement est un signe d’espoir. L’impact du trafic routier en C02 est énorme. Il faut vraiment réorienter la politique du transport. Il y a trop d’autos. Il faut favoriser la voie d’eau, le cabotage le long des côtes et surtout le ferroutage (avec des trains de 1.000 m). Et en plus, cela équilibrera le transport des personnes. ”

Même discours du côté de Hélène Flautre et Marie-Christine Lefebvre : “ Restons vigilants dans ce dossier et refusons les délocalisations. Les changements climatiques ont déjà tué 300.000 personnes dans le monde (faim, inondations, déserts…). ”

Bart Caron (Groen) : “ Nous avons rendez-vous avec l’avenir. C’est le nouveau départ pour le big bang vert ! ”

Sur les calicots amenés sur place, figuraient aussi des dossiers cominois : non à l’usine à frites, aux nouveaux zonings industriels et aux mega-porcheries.
Puis, dans une ambiance plus que détendue, Dominique Plancke a rappelé les éléments du dossier A24, les a mis, un à un, dans une boîte métallique, avant de déposer celle-ci en terre dans un trou qui avait été creusé à la bêche peu de temps avant, le long de la RN 58…
Il ne restait plus qu’à prononcer l’oraison funèbre, ce que fit avec malice Robert Wark (Groen, Wervik) à jeter un peu de terre sur le “ cercueil ” de l’A24, ce que firent la plupart des personnalités, José Bové en tête, et à planter, symboliquement, une petite croix en terre.
Quelqu’un a alors lancé : “ Et n’oublions pas de venir fleurir cette tombe, chaque année. ”
Bref, un enterrement dans la bonne humeur !

Ecologistes français, wallons et flamands, tous unis et très contents… d’enterrer le projet A24 Y.L.